Cent phrases pour éventail
« Il est impossible pour un poète d’avoir vécu quelque temps
en Chine ou au Japon sans considérer avec émulation tout
cet attirail là-bas qui accompagne l’expression de la pensée :
le bâton d’encre d’abord aussi noir que notre nuit intérieure :
on le frotte, humecté d’un peu d’eau sur une plaque d’ardoise
et un godet recueille le jus magique. Il n’y a plus qu’à y tremper,
peintre de l’idée ! ce pinceau léger et comme aérien qui le long
de nos phalanges communique au fond de nous à la déflagration
du poème. »
Paul Claudel, Cent phrases pour éventail
J’aime calligraphier avec un pinceau épais très imbibé qui se vide au fil des traits délibérés. Cet idéogramme peint signifie « fude », pinceau.
Valérie Bastit Laudier