Le déclin de l’art du kimono

A Tokyo, le nombre de compagnies de production de kimonos est passé de 200 à une vingtaine en 30 ans. Même à Kyoto, une ville pourtant connue pour son entretien des traditions, les ateliers de confection de l’habit traditionnel ne sont plus si nombreux qu’autrefois.A l’heure où la plupart des jeunes préfèrent le jean à la soie, l’habit traditionnel japonais se vend mal. Et en ces temps de crise, la plupart des jeunes préfèrent acheter un kimono d’usine, bien moins cher, pour les fêtes traditionnelles. Un véritable kimono artisanal coûte entre 180 000 et 1 million de yen (entre 1 730 et 9 700 €). Mais du cocon à la soie, de la teinture à la broderie, l’art du kimono est multiple et nécessite l’habileté de nombreux artisans, spécialisés dans leur domaine. Ce sont aujourd’hui ces techniques particulières qui sont menacées. Et les artisans tirent la sonnette d’alarme : ils se font vieux, et leur art pourrait disparaître avec eux.Au fil de mes promenades dans les ruelles de Tokyo, j’ai visité la splendide boutique d’un tailleur de kimono, koto dori (l’une des très chics rues de la capitale). J’ai longuement apprécié les soies ou cotons tissés et teintés artisanalement selon des méthodes particulières transmises de génération en génération… L’épouse du tailleur eut l’immense gentillesse de me présenter ses plus belles soies longues de 12 m et large de 35 cm : « dimension suffisante pour la confection de tout un kimono »… Optimiste, elle me confia quela survie du kimono passera par la mode. «Nous essayons de séduire les clientes avec des produits plus modernes, des designs plus contemporains aux couleurs vives et aux prix attractifs».De nombreux produits associés aux kimonos, sacs, pochettes à téléphone portable sont développés dans les mêmes étoffes que les kimonos afin d’attirer la nouvellegénération…Voici quelques clichés de ces tissus si précieux, immense source d’inspiration pour mes créations des motifs « Ôtsuki Sama » :

 

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