Indigo, un périple bleu : Exposition à la Bibliothèque Fornay
De continent en continent, la vie en bleu indigo, au quotidien,. Catherine Legrand, commissaire de l’exposition et rédactrice du très beau livre “Périple bleu d’une créatrice textile”, aux Editions de La Martinière nous emmène dans son sillage à la découverte de l’indigo, pigment végétal connu depuis 4 000 ans. L’ histoire de cette teinture est étroitement liée à celle des textiles populaires, du pays Dogon au Mali aux tenues des champs des paysans nippons et à des techniques et savoir-faire millénaire, en partage sur tous les continents: batik, boro, sashiko, calendrage, ikat, etc…
Un colorant naturel dont nous vous avons déjà beaucoup parlé, l’indigo étant la couleur fétiche d’Ôtsuki Sama!
300 pièces sont au total exposées : pièces teintées bien entendu, mais également brodées, tissées, imprimées. Des pièces émouvantes qui nous racontent une histoire, celles d’ouvriers, paysans, pêcheurs pour la plupart.
Le voyage commence en Europe : blouse de paysan du Berry en toile de lin indigo et veste d’homme en toile côtoient d’autres vêtements populaires de Provence, Hongrie ou encore Autriche.
Le sud ouest de la France connaissait une longue tradition du bleu, avec la culture du pastel, que l’indigo naturel, aux propriétés tinctoriales beaucoup plus puissantes, viendra supplanter au XVIIIème siècle.
La deuxième salle nous emmène au Japon et en Chine, la Chine des minorités ethniques.
Deux tuniques de femme sont exposées, très différentes. L’une, en coton indigo brodé de nombreux motifs aux couleurs vives, est réservée aux jours de fête chez les Miao de Pu’an. La deuxième, des Miao de Liuzhi, représente un labyrinthe dessiné à la cire sur le plastron, le dos et les épaules.
Parmi les pièces japonaises, nous avons été conquis par cette housse de futon de Tohoku, véritable pièce unique faite d’une superposition de chute de coton indigo, unis ou rayés, appelés boro.
Grands boubous et pagnes tendus sur le mur principal de la Salle Afrique deviennent des tableaux. La dernière salle rassemble des costumes et textiles provenant de lieux aussi divers que le Chili, l’Inde, l’Indonésie ou la Syrie.
Le “poncho del cacique”, ikat en toile de laine, écru et indigo, etait un vêtement destiné à l’élite des Indiens mapuche du nord du Chili. Notre coup de coeur : un manteau de femme réalisé en Syrie, fin XIXème siècle, en coton rustique indigo, magnifiquement brodé de fils rouges.
Cette exposition nous rappelle la place particulière de l’indigo parmi les autres teintures. Une particularité que l’UNESCO pourrait reconnaître un jour, en l’inscrivant comme élément du patrimoine immatériel de l’humanité.
Nathalie Kissel
Blouse de paysan du Berry en toile de lin indigo.
Indigo
Grands boubous d’Afrique
Housse de matelas « futonji ». Toile de coton usagé réparé avec des chutes récupérées sur d’anciens kimonos… Textile rapiécé appelé « boro »…
Jupe hongroise
L’art du Kasuri
L’art du Shibori
L’art du Tsutsugaki
Manteau de femme réalisé en Syrie, fin XIXème siècle, en coton rustique indigo, magnifiquement brodé de fils rouges.
L’art du Shibori
Superposition de chutes de coton indigo unis ou rayés, sur housse de futon.
Superposition de chutes de coton indigo unis ou rayés, sur housse de futon.
Housse de matelas « futonji ». Toile de coton usagé réparé avec des chutes récupérées sur d’anciens kimonos… Textile rapiécé appelé « boro »…
Toile de coton dite toile de Nîmes. La chaine est écrue, la trame composée de fils teints à l’indigo. Cette est considérée comme l’ancêtre du Denim ( « de Niîmes » ), le tissu des blue jean’s.
Tunique d’enfant
Tunique de femme
Tunique de femme